Les commotions cérébrales sont plus que jamais au centre de l’actualité. En effet, la 6e Conférence internationale de consensus sur les commotions cérébrales dans le sport se tiendra à Amsterdam du 27 au 28 octobre 2022. La fédération organisatrice de cet événement est le Comité international olympique (CIO). L’objectif de la Conférence est double. Le premier consiste à présenter un résumé des données probantes qui couvrent tout le spectre des commotions cérébrales, de la définition à la prise en charge initiale, en passant par les investigations, le traitement, les protocoles de retour au jeu et la prévention. Un groupe d’experts examinera la recherche et élaborera le consensus à partir des informations présentées lors de la réunion. Le deuxième objectif est de parvenir à un accord au sein du panel d’experts sur l’élaboration d’une déclaration de consensus sur les commotions cérébrales dans le sport. La déclaration s’appuiera sur les faits présentés par les experts et les chercheurs du monde entier sur les commotions cérébrales dans le sport. Ce document sera ensuite utilisé par les professionnels de la santé qui participent à la prise en charge des athlètes blessés de niveaux récréatif, élite ou professionnel.
Définition de la commotion cérébrale
D’abord, notons que dans le milieu médical, la commotion cérébrale est aussi appelée « traumatisme craniocérébral». Bien que les connaissances et les consensus au sujet des commotions cérébrales soient en constante évolution, voici une définition formulée par le groupe de travail du Centre collaborateur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le traumatisme craniocérébral léger (TCCL) est une lésion cérébrale aiguë qui résulte d’une énergie mécanique appliquée à la tête et provenant de forces physiques externes. Les critères opérationnels utilisés pour établir le diagnostic clinique sont les suivants :
- un ou plusieurs des éléments suivants : confusion ou désorientation, perte de conscience pendant 30 minutes ou moins, amnésie posttraumatique pendant moins de 24 heures et/ou autres anomalies neurologiques transitoires telles que des signes focaux (par ex., faiblesse du bras gauche, de la jambe droite, etc.), une crise d’épilepsie et une lésion intracrânienne ne nécessitant pas d’intervention chirurgicale;
- un score de 13 à 15 sur l’échelle de Glasgow (outil pour évaluer l’état de conscience) dans les 30 minutes suivant la blessure ou plus tard lors de la prise en charge. Ces manifestations de TCCL ne doivent pas être provoquées par la consommation de drogues, d’alcool ou de médicaments ni causées par d’autres blessures ou le traitement d’autres blessures (p. ex., blessures systémiques, blessures faciales ou intubation), par d’autres problèmes (p. ex., traumatisme psychologique, barrière linguistique ou affections concomitantes) ou par une plaie craniocérébrale pénétrante.
La prise en charge
La majorité (jusqu’à 90 %) des lésions cérébrales traumatiques sont considérées comme « légères », mais il est impératif que les professionnels de la santé écartent les lésions cérébrales traumatiques plus graves ainsi que d’autres pathologies présentant une symptomatologie similaire. Le diagnostic de TCCL est établi sur la base d’une évaluation complète des antécédents médicaux, d’un examen physique, y compris un examen neurologique, et de l’exclusion d’autres pathologies graves. En outre, les professionnels de la santé doivent différencier les symptômes posttraumatiques des symptômes causés par d’autres facteurs, tels que les drogues, les médicaments et d’autres blessures.
Grâce à leur formation clinique complète, les chiropraticiens possèdent les compétences nécessaires pour diagnostiquer et gérer les traumatismes craniocérébraux légers ainsi que les lésions musculosquelettiques associées. Il peut être nécessaire de diriger rapidement les personnes présentant une commotion cérébrale présumée vers des soins médicaux d’urgence. Les chiropraticiens doivent surveiller les patients, les informer des signes et des symptômes associés à une pathologie grave et les orienter vers un centre de diagnostic compétent à des fins d’examen ou de confirmation. Les fondements de la prise en charge des commotions cérébrales, une fois les urgences médicales écartées, sont l’information des patients, les conseils pour la reprise des activités et le traitement ciblé des symptômes. Les chiropraticiens sont à même de collaborer avec les patients pour créer un plan de soins personnalisé. L’application de recommandations fondées sur des données probantes (de pair avec le patient pour orienter la prise de décision clinique) peut prévenir les symptômes chroniques et les incapacités. Les personnes ayant subi des lésions cérébrales traumatiques présentent souvent des blessures musculosquelettiques coexistantes, telles que des maux de tête, des douleurs dorsales et cervicales ainsi que des problèmes psychologiques ou psychosociaux. Étant donné la grande diversité des symptômes que les patients peuvent présenter après une commotion cérébrale, il est recommandé d’adopter une approche collaborative et multidisciplinaire des soins.
Dre Emmanuelle, votre chiropraticienne à Mirabel
Références
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