dans Non classé

Dans mon bureau, j’entends plusieurs expressions pour définir un problème commun : dos barré, dos bloqué, tour de reins, lumbago, entorse lombaire, mal de dos, etc. En effet, la lombalgie se définit comme une douleur située au bas du dos. Plus précisément, elle est décrite en général comme une douleur se situant dans la zone entre la 12e côte et le dessus de la fesse pouvant s’accompagner ou non de douleurs dans une ou deux jambes. La lombalgie est donc un symptôme dont les causes sont très variées. Près de 80 % des individus auront une douleur lombaire à un moment ou à un autre de leur vie. Dans bien des cas, lorsque mes patients ressentent une douleur située au niveau de la fesse, ils associent automatiquement ce symptôme à une douleur au nerf sciatique, mais il s’agit bien souvent d’un autodiagnostic erroné. Ce sont plutôt une ou plusieurs autres structures anatomiques qui causent la douleur. Pour avoir plus d’informations sur la douleur au nerf sciatique, vous pouvez lire mon article sur la sciatalgie.

Types de douleurs lombaires

Différentes classifications sont utilisées pour catégoriser les patients lombalgiques dans la littérature scientifique. Dans cet article, j’utiliserai la classification de Waddell qui divise les lombalgies en trois catégories :

  • Pathologie sérieuse: Affections inflammatoires, tumeur, infection, anévrisme de l’aorte abdominale, etc.;
  • Lombalgie radiculaire : Changement neurologique dans une racine nerveuse entraînant un symptôme neurologique, soit une perte de réflexe, une perte motrice ou une perte sensitive. Cette « radiculopathie » pourrait, par exemple, être causée par une hernie discale;
  • Lombalgie mécanique non compliquée : Représente près de 85 % des lombalgies. La douleur peut tout aussi bien provenir d’un disque, d’une facette articulaire, d’un ligament ou d’un muscle que d’une racine nerveuse.

Quelques exemples de lombalgies mécaniques non compliquées

  • Syndrome discal non radiculaire. Le disque intervertébral est une plaque de cartilage qui forme un coussin entre les vertèbres. Le centre du disque est composé d’une substance gélatineuse appelée le noyau pulpeux et est entouré d’un anneau fibreux qui est plus résistant. Un exemple de problème serait la modification de l’intérieur du disque causée par des fissures dans l’anneau fibreux qui le protège. Cependant, l’anneau n’est pas complètement rompu et ce n’est pas une hernie, car le noyau ne sort pas à l’extérieur du disque.
  • Irritation ou compression de racines nerveuses. Une racine nerveuse est une portion de nerf rattachée à la moelle épinière. La radiculite, soit une inflammation de la racine nerveuse, est un exemple de lombalgie non compliquée. Dans un tel cas, la radiculite ne s’accompagne pas de symptômes neurologiques, mais peut cependant s’accompagner de douleurs dans la jambe.
  • Problème facettaire. La facette est une articulation située à l’arrière de la vertèbre. Un exemple de problème est une dégénérescence facettaire, une irritation ou un syndrome facettaire. Ces affections peuvent créer de la douleur locale ou une douleur projetée dans la fesse, la hanche ou la cuisse, qui ne dépasse généralement pas le bas du genou.
  • Problème musculaire. L’entorse musculaire lombaire en est un exemple. L’entorse est causée par un étirement ou par des microdéchirures des muscles lombaires. Elle survient souvent à la suite d’un mouvement brusque et incontrôlé, comme lorsqu’on redresse le tronc en soulevant un poids. Cette affection peut créer de la douleur locale ou une douleur projetée dans la fesse, la hanche ou la cuisse, mais qui ne descend généralement pas sous le genou.
  • Problème ligamentaire. L’entorse ligamentaire est elle aussi causée par un étirement ou par des microdéchirures des ligaments lombaires et survient souvent à la suite d’un mouvement brusque et incontrôlé. Cette affection peut également créer de la douleur locale ou une douleur projetée dans la fesse, la hanche ou la cuisse, mais qui ne descend généralement pas sous le genou.
  • Problème sacro-iliaque. L’articulation sacro-iliaque est celle où se joignent le sacrum et les deux os iliaques (du bassin). Il y en a donc deux, une à droite et une à gauche du sacrum. Un exemple de problème serait une irritation ou un syndrome sacro-iliaque. Le syndrome sacro-iliaque est un phénomène mécanique douloureux qui se manifeste par des douleurs souvent d’un seul côté dans le bas du dos, dans la fesse, dans l’aine et même dans la cuisse, mais qui ne descend généralement pas sous le genou.

Traitement

Le traitement chiropratique variera en fonction de la cause de votre douleur. Souvent, il consistera en des ajustements, des mobilisations ou des distractions articulaires qui rétabliront le fonctionnement optimal des structures vertébrales et nerveuses. Votre chiropraticienne pourra aussi travailler les tissus mous (muscles, tendons, ligaments, fascias) afin de diminuer la tension et les adhérences. Finalement, elle prescrira des exercices précis d’étirement ou de renforcement afin de restaurer le bon fonctionnement de votre corps et de prévenir la réapparition de douleurs. Gardez en tête que votre chiropraticienne est une ressource autant pour vous soulager pendant la crise aigüe que pour favoriser votre récupération fonctionnelle, ainsi que pour vous conseiller judicieusement afin de prévenir une rechute!

Dre Emmanuelle, votre chiropraticienne à Mirabel

Références 

Adams, M. A. (2002). The biomechanics of back pain. Edinburgh; Toronto: Churchill Livingstone.

Anderson, R., Meeker, W. C., Wirick, B. E., Mootz, R. D., Kirk, D. H. et Adams A. A meta-analysis of clinical trials of spinal manipulation. J Manipulative Physiol Ther 1992;15(3):181-194.

Bronfort, G., Haas, M., Evans, R. L. et Bouter, L. M. Efficacy of spinal manipulation and mobilization for low back pain and neck pain: a systematic review and best evidence synthesis. Spine J 2004;4(3):335-356.

Descarreaux, M. et coll. (2016). Déterminants cliniques et neuromécaniques du développement de l’incapacité lombaire chez les travailleurs. Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST), RAPPORT R-939, 810.

Hoiriis, K. T., Pfleger, B., McDuffie, F. C., Cotsonis, G., Elsangak, O., Hinson, R. et Verzosa, G. T. A randomized clinical trial comparing chiropractic adjustments to muscle relaxants for subacute low back pain. J Manipulative Physiol Ther. 2004;27(6):388-398.

Refshauge, K. M. et Maher, C. G. (2006). Low back pain investigations and prognosis: a review. Br J Sports Med, 40(6), 494-498.

Van Tulder, M. W., Koes, B. W. et Bouter, L. M. Conservative treatment of acute and chronic nonspecific low back pain. A systematic review of randomized controlled trials of the most common interventions. Spine 9-15-1997; 22(18):2128-2156.

Waddell G., Burton A. K. et Main C. J. (2003). Screening to identify people at risk of long-term incapacity for work: a conceptual and scientific review. London: Royal Society of Medicine Press Ltd.

Articles récents

Commentaires


La période de vérification reCAPTCHA a expiré. Veuillez recharger la page.

Inscrivez votre recherche et appuyez sur "Entrer"

habitudes-brosser-les-dents