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La prévention est incontournable pour un mode de vie sain à long terme. Au lieu d’attendre que le corps manifeste des symptômes ou des douleurs, la prévention permet de corriger ce qui doit l’être avant que les petits problèmes ne se transforment en de plus gros. Il faut voir la santé comme un continuum ou un parcours qui n’a pas de limite. Tant qu’on est en vie, on peut toujours être encore plus en santé ou encore plus malade. Hormis nos gènes, dans une certaine mesure, c’est l’ensemble de nos habitudes de vie et des actions que nous posons quotidiennement qui nous dirige soit vers l’un ou vers l’autre. À la question : « Êtes-vous en santé? », on ne peut donc pas répondre par oui ou non, car elle nécessite une réflexion et une évaluation de toutes les sphères de la santé. Avoir une blessure ou une maladie ne veut pas nécessairement dire qu’on n’est pas en santé et, réciproquement, l’absence de blessure ou de maladie ne veut pas dire qu’on est en santé.

La douleur = un symptôme

Également, il faut savoir que la douleur est un symptôme dans le processus d’une blessure ou d’une maladie. La douleur est souvent le dernier symptôme à arriver, mais aussi le premier à partir! Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai entendu des patients me dire : « Ça faisait deux ou trois semaines que j’avais de petites raideurs au dos, mais ce matin, je me suis penché pour mettre mes bas et j’ai barré! » ou « J’allais bien après mes trois traitements, je n’avais plus aucune douleur, mais je me suis simplement étiré pour chercher un papier sur mon bureau et ma tendinite à l’épaule est revenue! » Évidemment, ce n’est pas le fait de s’être penché qui a provoqué la blessure au dos ni le mouvement d’étirement qui a réactivé la douleur à l’épaule : c’est l’accumulation de mauvaises postures, de mouvements répétitifs, de soulèvements de charges mal effectués, de stress, etc.  Bref, les causes d’une blessure sont multifactorielles et la douleur est simplement un signal d’alarme que votre corps fait sonner pour vous avertir de modifier vos habitudes!

Quelles sont les différentes sphères de la santé?

Selon l’Organisation mondiale de la Santé, la santé est un « état complet de bien-être physique, mental et social qui ne consiste pas seulement en l’absence de maladie ou d’infirmité ». Cette définition insiste sur les différentes dimensions de la santé en tenant compte de la personne dans son ensemble. Elle intègre toutes les sphères de la santé en relation avec un mode de vie sain et équilibré. Récemment, un collègue chiropraticien me partageait un acronyme pour le mot « santé » qui allie, à mon sens, toutes ces sphères.

S : Système nerveux (libre d’interférence, fonctionnement optimal);

A : Attitude (bonne santé mentale, système de croyances positif, cohérent et sain);

: Nutrition (pure, complète, variée);

T : Temps de repos (saines habitudes de sommeil);

E : Exercice physique (mouvement, mobilité, activité physique complète et variée).

J’adore cet acronyme! En fait, ça résume tout ce que je partage à mes patients dans une optique de mieux-être et de santé globale. Le fait de consulter en chiropratique de façon préventive permet d’entretenir le « S », le système nerveux.

Pourquoi entretenir son système nerveux?

 Le système nerveux est responsable de l’envoi, de la réception et du traitement des influx nerveux. Ces signaux parcourent les nerfs jusqu’au cerveau qui, en retour, dicte au corps ses mouvements, réactions et sensations. Son rôle est fondamental : il consiste à diriger l’ensemble des muscles du corps humain, à gérer les informations sensorielles et à réguler le fonctionnement des organes. Bref, le système nerveux coordonne et régule toutes les fonctions du corps humain. Le système nerveux central comprend le cerveau et la moelle épinière, qui sont protégés respectivement par les os du crâne et la colonne vertébrale.

Un stress subi par les articulations de la colonne vertébrale peut amener une perte de la qualité du mouvement articulaire, qui peut à son tour nuire au fonctionnement du système nerveux. Ces dysfonctionnements articulaires (aussi appelés « subluxations » en jargon chiropratique) résultent typiquement de traumatismes aigus (causés par des accidents de voiture, des blessures de travail, des chutes, etc.) ou de stress chronique (causé par de mauvaises habitudes posturales, une mauvaise ergonomie du poste de travail, des mouvements répétitifs, etc.). Ils peuvent être de nature relativement légère, ne produisant alors aucun symptôme évident, ou encore, de nature plus avancée, et alors accompagnés de douleur, d’inflammation, de raideur, ce qui perturbe possiblement l’organisme et entraîne donc divers problèmes de santé.

Comment une dysfonction articulaire influence-t-elle le système nerveux?

Une dysfonction articulaire peut s’illustrer par une articulation qui manque de mobilité ou, plus simplement, par une articulation « coincée ». Cette articulation qui manque de mobilité altère les afférences neurologiques (messages neurologiques qui montent) vers les mécanorécepteurs dans le cerveau. Ces derniers sont en fait des neurones sensoriels sensibles aux déformations mécaniques et ils permettent de connaître la position du corps dans l’espace et des segments corporels les uns par rapport aux autres.

Cette altération du « message neurologique » entraîne une mauvaise intégration sensorimotrice dans le cortex préfrontal, soit la capacité du cerveau à intégrer les informations sensorielles qu’il reçoit et à adapter la commande motrice sur la base de ces informations. En d’autres mots, un segment vertébral qui n’est pas correctement mobile influence la façon dont le cerveau perçoit toutes les autres stimulations sensorielles et y répond. Finalement, ce qu’il faut comprendre, c’est que le fonctionnement de la colonne vertébrale influence l’organisation et l’interprétation cérébrales des informations sensorielles afférentes provenant de l’entièreté de notre corps, de même qu’il influence le contrôle cérébral descendant aux muscles de l’ensemble de notre corps.

Comment corriger ces dysfonctions articulaires?

Le docteur en chiropratique est le seul professionnel de la santé à s’occuper précisément de ces dysfonctions articulaires. Son objectif est de rétablir le bon fonctionnement du système nerveux, donc de permettre au corps de fonctionner à son plein potentiel.

L’outil du chiropraticien pour traiter ces dysfonctions se nomme l’ajustement chiropratique. Il nécessite une grande dextérité de même qu’une connaissance approfondie de l’anatomie et de la biomécanique humaine. Plusieurs techniques d’ajustement peuvent être utilisées. La technique sera donc choisie en fonction du patient afin de s’assurer que l’ajustement est adapté à son état de santé, confortable, précis et efficace.

Quels sont les effets du traitement chiropratique sur votre corps?

Depuis les dernières années, plusieurs chercheurs se sont consacrés à démontrer scientifiquement les effets de l’ajustement chiropratique. Plusieurs études sont accessibles sur le sujet, mais beaucoup d’autres devront être effectuées afin de bien comprendre et quantifier ces effets. Voici quelques effets qui ont été démontrés scientifiquement à la suite d’un ajustement chiropratique :

  • Soulagement des douleurs neuromusculosquelettiques;
  • Amélioration de la mobilité articulaire;
  • Diminution de la tension musculaire des muscles entourant l’articulation;
  • Amélioration de l’acuité visuelle (précision de la vue) et du champ visuel (étendue de la vue);
  • Amélioration de la localisation spatio-corporelle (localisation du corps dans l’espace);
  • Diminution du temps de réaction (tempsentre la présentation d’un stimulus et la réponse conséquente);
  • Amélioration de l’intégration sensorimotrice (envoi des signaux sensoriels au cerveau pour commander l’exécution de mouvements);
  • Augmentation de la force musculaire des jambes;
  • Diminution de la fatigue musculaire;
  • Prévention des blessures musculo-squelettiques.

De nombreux autres bénéfices sont rapportés par les patients à la suite de traitements. Bien qu’ils soient difficilement quantifiables ou mesurables scientifiquement, donc plus « anecdotiques », en voici quelques-uns :

  • Une sensation d’équilibre, de légèreté et de détente;
  • Une amélioration de la mobilité et de la flexibilité;
  • Une meilleure posture de façon générale;
  • Une diminution du stress;
  • Un sommeil plus réparateur;
  • La sensation d’avoir perdu quelques années et d’être plus léger;
  • Une respiration plus profonde et moins pénible;
  • Des fonctions digestives améliorées;
  • Une diminution ou l’élimination des douleurs menstruelles;
  • Une meilleure performance sportive;
  • Une récupération plus rapide après une blessure.

À quoi ressemble une visite préventive dans ma clinique?

Lors d’une visite préventive, je m’assure que tous les renseignements sur votre santé sont à jour dans votre dossier. Par la suite, j’effectue un examen neuromusculosquelettique concis en lien avec votre historique de santé. Je m’attarde particulièrement à votre posture, à vos débalancements musculaires ainsi qu’à vos restrictions de mouvement articulaire. Je peux donc ensuite corriger et traiter vos débalancements musculaires et restrictions articulaires à l’aide de différentes techniques qui sont adaptées à votre état particulier, après quoi je vous fais des recommandations personnalisées afin d’optimiser votre santé. Ces recommandations peuvent consister en des conseils posturaux ou ergonomiques, une prescription d’exercices précis, l’orientation vers un professionnel de la santé complémentaire, etc.

À quelle fréquence consulter pour faire de la prévention?

Faire régulièrement vérifier votre colonne vertébrale pour vous assurer que votre cerveau est précisément conscient de ce qui se produit à l’intérieur et à l’extérieur de votre corps devrait être aussi commun que n’importe quelle autre saine habitude de vie, comme faire de l’activité physique ou se brosser les dents. Je crois sincèrement que chaque individu devrait avoir accès aux soins chiropratiques depuis le jour de sa naissance jusqu’à un âge avancé. Si tel était le cas, j’estime que bien des maux seraient évités.

La science n’a pas encore de réponse en ce qui concerne une fréquence idéale pour les soins préventifs. Plus de recherches devront être effectuées sur ce sujet dans les années à venir afin de mieux aiguiller les patients. Personnellement, lorsque mes patients désirent un suivi préventif, je les laisse choisir la fréquence de leurs soins. Mon seul conseil est d’être bien à l’écoute de leur corps et de ne pas attendre de ressentir des symptômes. Par exemple, certains vont se faire traiter aux changements de saison, tandis que d’autres préfèrent se faire traiter mensuellement. Finalement, n’oubliez pas que de bonnes habitudes de vie, une alimentation saine, du temps de repos, une posture adéquate et de l’activité physique régulière contribueront également à maintenir votre système nerveux alerte. Gardez votre système neuromusculosquelettique bien réglé et en santé en consultant votre chiropraticienne de famille!

 Dre Emmanuelle, votre chiropraticienne à Mirabel

Références

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  • […] Certains types de manipulations ou d’ajustements peuvent être accompagnés d’un son de craquement ou, plus précisément, de ce qu’on appelle un phénomène de cavitation. Ce phénomène s’explique simplement par la formation de gaz qui survient lors d’un changement de pression ou d’une aspiration dans l’articulation au moment de l’ajustement. Ce bruit de « craquement » est donc un simple phénomène physique qui est inoffensif; ce n’est pas un os qui craque, c’est un mouvement des gaz dans l’articulation. La cavitation s’accompagne d’un relâchement musculaire et d’une libération d’endorphines, les hormones du bien-être, d’où le soulagement immédiat typique de l’ajustement chiropratique. Pour en savoir plus, je vous invite à lire notre article sur les effets et les bénéfices des traitements. […]

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