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Amateurs de baseball, cet article vous est spécialement destiné. À titre de chiropraticienne bénévole pour les Cardinaux de Saint-Jérôme pendant plusieurs années, j’ai pu observer les bienfaits, les blessures et la préparation physique relatifs à ce sport. Voici un tour d’horizon du baseball d’un point de vue chiropratique.

Des bienfaits pour le corps et l’esprit

La pratique du baseball amène de nombreux bienfaits physiques et psychologiques. Du côté des bénéfices psychologiques ou mentaux, puisque ce sport est caractérisé par de nombreux temps d’arrêt entre chaque phase de jeu, il permet aux joueurs de travailler la patience, la concentration et l’observation. De plus, son côté très tactique et réfléchi fait grandement appel aux capacités mentales des joueurs qui doivent sans cesse analyser le jeu.

Sur le plan physique ou athlétique, la pratique du baseball permet particulièrement aux joueurs de développer leur explosivité et leurs capacités cardiovasculaires en raison des courses soudaines et rapides à effectuer à certains moments précis. Les lancers et les frappes permettent aussi de travailler sur la coordination des mouvements et la proprioception ainsi que de développer de la force, de la puissance, de la mobilité et de la souplesse, principalement dans les membres supérieurs et le tronc. De plus, les différentes postures adoptées pour jouer sur le terrain sollicitent principalement les membres inférieurs et permettent donc de développer la force et la stabilité des muscles des hanches et des jambes.

Blessures fréquemment rencontrées

Les blessures rencontrées au baseball varient en fonction de l’âge des athlètes et de la position des joueurs.

La puberté est une étape majeure du développement physique de l’enfant. Au cours de cette période, les os s’allongent et se solidifient, les muscles augmentent de volume et de force, et une poussée de croissance s’ensuit souvent. Tous ces changements amènent des débalancements musculosquelettiques normaux, comme une diminution de la densité osseuse et une hypermobilité articulaire. Le cartilage articulaire possède alors moins de résistance aux forces de traction, de cisaillement et de compression. Par conséquent, l’athlète en phase de croissance est plus vulnérable aux blessures.

Par exemple, une affection rencontrée particulièrement chez les jeunes lanceurs est l’apophysite de l’épicondyle interne, qui entre dans la catégorie du « little league elbow ». Ce problème est causé par des mécanismes de stress, de tension et de cisaillement exercés par les muscles fléchisseurs sur la plaque de croissance lors du lancer de la balle. Ces mécanismes entraînent des microtraumatismes répétés et peuvent provoquer des avulsions superficielles de l’épicondyle.

Blessures graduelles ou qui surviennent après un choc

De façon générale, il est possible de diviser les blessures sportives en deux grandes catégories : les blessures de surutilisation et les blessures aigües ou traumatiques.

Les blessures de surutilisation se produisent au fil du temps en raison du stress sur les muscles, les articulations et les tissus mous et d’un manque de repos approprié pour la guérison. Chez les joueurs de baseball en particulier, les blessures causées par le surmenage de l’épaule sont très fréquentes, surtout pour les lanceurs. Les blessures varient selon les positions :

  • Lanceurs — On peut penser principalement au syndrome d’accrochage de l’épaule qui peut entraîner des tendinopathies de la coiffe des rotateurs ou du chef long du biceps, à la bursite sous-acromiale, au conflit postéro-supérieur de l’épaule au labrum glénoïdien (PSGI) ou encore à une déchirure du labrum glénoïdien (SLAP). Les blessures au coude sont également très fréquentes, en particulier les épicondylites latérales ou « tennis elbow ».
  • Attrapeurs (bases et champ) — Ils peuvent particulièrement être sujets à des blessures au dos, par exemple des hernies discales, en raison des positions extrêmes et des sauts verticaux répétés.
  • Receveurs — Pour leur part, ces joueurs sont plus sujets à des blessures aux genoux comme la chondromalacie ou le syndrome fémoro-patellaire à cause de la position accroupie prolongée.

Les blessures aigües ou traumatiques se produisent en raison d’une force ou d’un impact soudain et peuvent être assez dramatiques. À la suite d’une collision entre deux joueurs ou d’une chute avec la main tendue, il peut se produire une séparation acromio-claviculaire. Un faux mouvement au lancer peut aussi entraîner une déchirure du ligament collatéral ulnaire. Un impact avec la balle ou causé par une chute peut provoquer des fractures aux doigts. Finalement, la course et les changements soudains de direction peuvent entraîner des blessures aigües comme des claquages, principalement au niveau de l’ischiojambier, ou comme une déchirure du ligament croisé antérieur (LCA) ou du ligament collatéral médial (MCL) au niveau du genou.  

Le lancer : un mouvement répétitif risqué

L’un des mouvements répétitifs qui risque le plus de causer des blessures est certainement le lancer. Celui-ci peut être décrit en cinq phases distinctes :

  1. la phase d’élévation du bras;
  2. la phase de foulée;
  3. la phase d’armement du bras;
  4. la phase d’accélération du bras (le risque de blessure est le plus élevé étant donné les forces et la position vulnérable du membre supérieur);
  5. la phase de décélération (contraction excentrique des muscles favorisant ainsi les blessures).

Lors d’un lancer avec une technique déficiente, il est possible d’observer une extension horizontale excessive qui amène une hyperangulation de l’humérus au niveau du labrum créant de grandes forces de cisaillement. À long terme, la répétition de ce mouvement déficient peut amener une instabilité de la capsule antérieure de l’épaule et, en contrepartie, une rigidité de la capsule postérieure ainsi qu’une activation excessive des muscles de la coiffe des rotateurs et stabilisateurs de l’omoplate (principalement le dentelé antérieur et le trapèze inférieur). L’instabilité antérieure de l’articulation gléno-humérale est associée à une amplitude de mouvement excessive en rotation externe chez les athlètes. La limitation en rotation interne est quant à elle reliée à une hypertonicité de la capsule postérieure ou de la coiffe des rotateurs. Ultimement, la fatigue des muscles de la coiffe des rotateurs et des stabilisateurs scapulaires entraîne une modification de la position de repos de l’omoplate et de sa mobilité, lesquelles sont directement reliées à certaines pathologies de l’épaule, dont le syndrome d’accrochage et les autres affections pouvant en découler.

Par conséquent, un programme d’exercices visant la prévention des douleurs à l’épaule chez le lanceur devrait mettre l’accent sur le renforcement des muscles scapulaires ainsi que de la coiffe des rotateurs.

Comment éviter les blessures?

La clef de la prévention des blessures se situe dans la préparation physique adéquate de l’athlète. Les acteurs principaux dans cette préparation physique sont donc l’athlète lui-même (et les parents dans le cas d’un jeune athlète), l’entraîneur, le préparateur physique ou kinésiologue et le chiropraticien. À noter qu’une préparation physique adéquate inclut des périodes de repos appropriées, des entraînements techniques, des apprentissages, des séquences d’échauffement adéquates avant de jouer, une progression optimale dans la charge d’entraînement et bien d’autres critères encore.

Quelle préparation physique pour les joueurs de baseball?

Partout sur la planète, la préparation athlétique des joueurs de baseball est nécessaire, particulièrement dans les villes ou provinces où les saisons sont concentrées sur quelques mois plus chauds comme ici, au Québec. La préparation athlétique a deux principaux objectifs : minimiser le risque de blessures et améliorer les performances. Par exemple, au baseball, les athlètes courent plus de risque de subir une blessure aux épaules puisque le sport nécessite une importante composante de mouvements au-dessus de la tête. Ainsi, des exercices de renforcement et de stabilisation de la ceinture scapulaire (épaules et omoplates) sont de mise.

Pour ce qui est d’améliorer les performances, dans tous les sports, les athlètes tirent des bienfaits d’une certaine base de mobilité, de stabilité, d’agilité, d’endurance musculaire et cardiovasculaire, de force, de vitesse et de puissance.​ Le rôle du préparateur physique ou kinésiologue est donc d’évaluer les besoins relatifs au sport de l’athlète, puis d’évaluer les capacités de ce dernier et de concevoir le meilleur plan pour lui faire atteindre ses objectifs. Une partie de la préparation physique sera donc « non spécifique » pour développer les qualités athlétiques nécessaires à tous les athlètes et corriger les lacunes de la personne. Une autre partie de la préparation sera « spécifique » au sport pratiqué, et donc prise en charge par l’entraîneur.  

Rôle du chiropraticien

Si malgré une bonne préparation, une blessure survient, le chiropraticien peut vous aider. Il travaille en étroite collaboration avec l’entraîneur et le préparateur physique ou kinésiologue en ayant les mêmes objectifs que ceux-ci, soit réduire au minimum le risque de blessures et améliorer les performances. Le traitement sera donc orienté vers la correction de certaines lacunes individuelles des athlètes, comme certains manques de mobilité ou un contrôle moteur déficient.

Par exemple, grâce à l’ajustement chiropratique, le chiropraticien pourra rétablir la mobilité articulaire, diminuer les tensions musculaires, stimuler et optimiser le fonctionnement du système nerveux et redonner une fonction optimale aux différentes structures. Également, par le soin des tissus mous (muscles, tendons, ligaments et fascias), il pourra briser les adhérences entre les fibres musculaires, ligamentaires et tendineuses tout en restaurant les amplitudes de mouvement articulaire. De plus, lorsque certains problèmes précis sont décelés par l’entraîneur et le kinésiologue, le chiropraticien prescrira des exercices de réadaptation (mobilité, étirement, échauffement et renforcement spécifique) et différents conseils à l’athlète afin de l’engager dans sa démarche thérapeutique. Dans le cas d’une blessure aigüe, certaines thérapies complémentaires pourront également être utilisées afin d’optimiser les traitements. En somme, les soins chiropratiques permettent de restaurer la fonction mécanique, de favoriser le contrôle neuromusculaire et de faciliter les fonctions proprioceptives. Il est intéressant de soulager et de guérir les blessures, mais aussi extrêmement utile pour les athlètes de les prévenir en gardant une biomécanique saine.

Quand consulter un chiropraticien?

D’abord, il faut préciser que vous n’avez pas besoin d’attendre l’apparition d’une blessure pour consulter un chiropraticien. La prévention est incontournable pour un mode de vie sain à long terme et les soins préventifs permettent aux athlètes de favoriser la prévention des blessures en plus d’optimiser leurs performances. Au lieu d’attendre que le corps manifeste des symptômes ou des douleurs, vous pouvez agir en prévention pour corriger ce qui doit l’être avant que les petits problèmes ne se transforment en de plus gros.

Cependant, si une blessure est déjà installée depuis quelques jours, je vous conseille fortement de consulter un chiropraticien sans tarder puisque la façon dont on gère une blessure dans les jours suivants peut avoir des conséquences considérables sur le processus de guérison ultérieur. En consultant rapidement et en adoptant une approche active centrée sur vos besoins, vous mettrez les chances de votre côté afin de vous ramener rapidement à votre niveau d’activité habituelle.  

Dre Emmanuelle, votre chiropraticienne à Mirabel
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